L’Alchémille – Le secret bien gardé des herboristes

 

Une plante aux noms poétiques et à l’histoire fascinante

Pied de lion ou Manteau de Notre-Dame, l’Alchémille dédiée autrefois aux divinités germaniques de la fécondité est une plante majeure de l’herboristerie. Son nom serait issu des alchimistes qui recueillaient « l’eau céleste » au cœur de ses feuilles pour concevoir la pierre philosophale.

L’alchémille est très commune sur les pâturages et prairies grasses et en montagne pour ce qui est de l’alchémille alpina. C’est une des premières plantes du mois de mai. On peut cueillir l’alchémille en début de floraison, feuilles et fleurs, pour être séchées et constituer une tisane thérapeutique, ou la racine pour confectionner un vin thérapeutique.

 

Les bienfaits insoupçonnés d’une plante « féminine »

En phytothérapie, elle est reconnue pour son action sur la plupart des troubles gynécologiques, du syndrome prémenstruel aux perturbations de la préménopause, en passant par les règles douloureuses.

En plus de ses propriétés spécifiques à l’appareil génital féminin, cette plante de la famille des rosacées est également indiquée notamment dans la congestion hépatique, les diarrhées et les hémorragies. La nature ne connaît pas les catégories que notre mental affectionne, car les bénéfices que nous pouvons tirer d’une seule et même plante sont généralement multiples et agissent sur différents tissus, organes ou systèmes.

 

Comment l’utiliser au quotidien

En tisane

Pour une indication gynécologique : infuser deux cuillères à café par tasse d’eau bouillante, pendant 5 à 10 minutes, et boire deux tasses par jour, durant deux semaines par mois, dans la deuxième partie du cycle menstruel.

Elle est également bienvenue pour compléter un mélange de plantes aux propriétés détoxifiantes pour le printemps, avec par exemple : le fenouil, le fumeterre, la bardane, le pissenlit et la menthe.

Infuser une à deux cuillères à café du mélange par tasse d’eau bouillante pendant 5 à 10 minutes et boire une tasse matin et soir.

En vin thérapeutique

Enfin pour une cure utile et agréable, on peut se concocter un vin d’alchémille en faisant macérer 60g de racine dans 1L de vin à 12° d’alcool ou de vin liquoreux (madère, malaga, etc.) pendant 10 jours avant de filtrer. Le vin doit impérativement être bio pour éviter que la cure devienne une cure de pesticides et autres résidus des traitements chimiques largement utilisés dans les vignes.

Boire 1 petit verre par jour

Garder la bouteille au frais et même au frigo, une fois ouverte, après avoir fait le vide d’air.

 

Une plante encore mystérieuse

L’alchémille fait partie de ces nombreuses plantes dont on ne connaît pas les principes responsables de son activité. C’est peut-être ce qui fait tout son charme : comme les alchimistes d’autrefois, nous utilisons ses bienfaits sans avoir percé tous ses secrets.

Profitez des plantes du printemps !

En ce début de mois de mai, c’est le moment idéal pour découvrir l’alchémille et profiter de ses bienfaits. Que ce soit pour apaiser des troubles féminins et pour participer à une détoxification printanière, cette plante humble aux feuilles plissées mérite une place dans votre pharmacie naturelle.

Pour en savoir plus sur son utilisation ou d’autres plantes de saison, je suis à votre disposition — en consultation ou lors de balades thérapeutiques.

Article rédigé par Mireille Currat, naturopathe certifiée